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Tour | 21.12.2019 | Christina Brennsteiner | All pictures by Dan Patitucci

Innombrables plages de sable fin, plantations d’oliviers, mer claire comme du cristal, gorges sauvages, criques isolées et sites archéologiques… telle se résume souvent la Crète dans les revues de voyage. Mais l’île historique recèle aussi un diamant brut bien caché: entre les Lefká Óri à l’ouest et le massif de l’Ida au centre se trouve un désert de neige presque sans fin, environnement idéal pour des randonnées à ski exotiques. Pratiquer le ski de randonnée en Crète peut sembler un peu bizarre, mais c'est exactement ce qui attire notre groupe composé de cinq filles avides d’aventures: Sibylle, Emy, Steffi, Alessa et moi-même, Chrissi – toutes collègues de travail chez DYNAFIT, mordues de montagne et prêtes à découvrir à ski l’univers montagneux de la mythique île de Crète.

Il fait parfois du bien de sortir de sa zone de confort, de partir à la découverte de nouveaux horizons et de se lancer dans des aventures palpitantes. Laisser l’irréel se transformer en réalité et vivre ses rêves en toute simplicité.

Arrivées à La Canée avec nos skis à la main, nous attirons tous les regards et constituons une véritable attraction parmi les autres voyageurs. Nous nous retrouvons rapidement dans la voiture en compagnie de George, notre guide pour ces prochains jours. Nous roulons avec les fenêtres ouvertes et apprécions la brise marine salée qui titille nos narines. Les odeurs sont plus au printemps qu'à l'hiver. Des sons de bouzouki accompagnent notre voyage de trois heures jusqu’à Omalos, ce qui donne un goût exotique à notre aventure qui commence. À environ 900m d’altitude, nous apercevons pour la première fois de la neige en bordure de route. Nous nous perdons et cherchons notre chemin jusqu’à ce que notre chauffeur Nikos immobilise son véhicule devant une petite bâtisse en pierre faiblement éclairée. Nous prenons nos bagages et ouvrons la porte de notre abri pour la nuit. Un feu crépite dans la petite cheminée, le propriétaire nous attend pour nous recevoir.

Soupe de légume, viande d’agneau, salade à la feta, tzatzíki et dolmas sont au menu. Nous dégustons pour le dessert du yogourt au miel, sans oublier bien entendu le fameux raki. Nous apprécions ces mets exotiques et discutons aussi de la randonnée avec George. Nous traverserons les Lefká Óri d’ouest en est durant les deux premiers jours, avec au programme une distance d’environ 40km et un dénivelé de 3’300m. La nuit est prévue dans un bivouac… un bivouac? Il n’en avait jamais été question au moment des préparatifs! Il était indiqué d’emporter un sac de couchage de refuge et un ravitaillement pour la journée uniquement – l’inquiétude est maintenant palpable au sein du groupe! Chacune d'entre nous ne dispose en effet que d’un fin sac de couchage en soie et d’un sac à dos pour la journée. Une nuit dans un cabanon de pierre, sans eau ni électricité, avec juste un sac de couchage de soie: cette perspective fait souffler un léger vent de panique chez nous, mais nous ne pouvons plus rien changer maintenant. La première nuit déjà, nous pouvons nous faire une idée plus précise de ce qui nous attend lors des jours à venir. Des couvertures de lit froides et sans doublure ne nous réchauffent pas vraiment. C’est donc avec les jambes lourdes et les membres ankylosés que nous enfilons nos vêtements de ski le matin suivant. Le premier coup d’œil par la fenêtre en direction des Lefká Óri nous éblouit heureusement et nous nous réjouissons de la journée à venir.

Harscheisen oder Steigeisen?

Couteaux ou crampons à glace?

Bluebird et les premiers rayons chauds du soleil sont au rendez-vous à l’extrémité nord des gorges de Samaria. Ces gorges, les plus longues d’Europe avec leurs 17 km, constituent le point de départ de notre randonnée à ski. George nous explique qu’en été la route qui mène à ce point est encombrée de cars de tourisme, mais aujourd’hui il n’y a pas âme qui vive, mis à part notre petit groupe. Après quelques mètres de montée seulement, une vue à couper le souffle s'ouvre à nous au sud, en direction de la mer de Libye. Les pentes nord du massif Lefká Óri présentent des reflets argentés. Ce qui ressemble à un revêtement de plomb est en réalité de la glace luisante, avec laquelle nous ferons connaissance de près ces prochains jours, plus souvent que souhaité.

À partir du refuge Kalergi (unique refuge exploité des Lefká Óri), nous poursuivons par le sommet du Melidau en direction du bivouac Katsiveli, où nous passerons la nuit. La première étape s’est révélée magnifique, même si elle fut longue et éprouvante. Nous profitons en toute simplicité des espaces vierges et de la solitude. Il n’est pas évident de s’orienter au milieu de ces nombreux sommets arrondis, qui se ressemblent tous. Aucune croix et aucun marquage n'indiquent la route à suivre. De la glace, de la glace et encore de la glace. Nous nous sentons parfois comme Bambi lors de ses premiers pas sur le lac gelé! Même avec les couteaux en place, l’accroche n’est pas toujours suffisante. Pour tous ceux qui souhaitent pratiquer le ski de randonnée en Crète, notre recommandation est donc d’emporter obligatoirement une paire de crampons. Après huit heures de marche, dont deux à la nuit tombante, nous arrivons enfin au refuge-bivouac.

Un toast à l’hospitalité grecque!

Nikos, un ami de notre guide, nous reçoit avec un thé bouillant à la cannelle et aux herbes de montagne. Une soupe aux légumes frémit sur un petit réchaud à gaz et le thermomètre du refuge affiche une agréable température de dix degrés au-dessus de zéro! Merci Nikos! Et à la surprise de nous toutes, une copieuse portion de spaghettis bolognaise nous est servie après la soupe. Des couvertures chaudes et une bouillotte pour chacune nous assurent la nuit la plus chaude de tout notre voyage. Un toast à l’hospitalité grecque!

Reposées et revigorées au matin du deuxième jour, nous nous attaquons au Svourichti et aux 2’410m du Mikros Trocharis, deuxième sommet le plus élevé du massif des Lefká Óri. Après la dernière montée vers le Fanari, nous terminons la journée par une longue descente en direction du plateau de Niato. Montées raides crampons aux pieds, magnifiques descentes sur neige de printemps, longues traversées et paysages à couper le souffle – voilà en quelques mots le résumé de nos deux premières étapes. Le manteau neigeux très compact attire en particulier notre attention. Nous n’avons vu aucun cône d‘avalanche jusqu’à maintenant, bien que les températures grimpent sans difficulté à plus de dix degrés sur les pentes exposées au soleil. George nous raconte qu’il n’a vu que deux départs d’avalanche depuis sa première randonnée à ski en 1996. Une réalité presque incroyable pour nous, mais c’est tant mieux.

Le berceau de Zeus

Le troisième jour, nous prenons la route en direction du mont Psiloritis, dans le massif de l’Ida. Selon la mythologie grecque, c'est ici qu’est né Zeus, le père des dieux. Les moutons qui paissent entre les citronniers et les orangers nous barrent régulièrement la route. Nous atteignons de nouveau la limite de la neige et nous échangeons la voiture contre nos skis et nos peaux. Entre la mer de Crète au nord et la mer de Libye au sud, nous faisons la trace en direction du plateau de Migero, puis vers le mont Kourouna. Le soleil printanier transforme l’étroite vallée en véritable sauna.

Un univers de traditions et d'hospitalité nous attend chez le Père Andreas, dans son antre au milieu de nulle part. À notre grand étonnement, nous y rencontrons d’autres passionnés de ski de randonnée. Ce jour précisément, le comité d'organisation de la course de ski-alpinisme Pierra Creta s’était donné rendez-vous chez Papa Andreas. Le courant passe immédiatement! On chante, on danse et on joue de la guitare jusque tard dans la nuit, on boit du vin local et du rakí, on parle de montagne et de randonnée. Les autochtones sont en admiration et veulent en savoir plus sur nous-mêmes et sur la technique du ski. Ils apprécient nos tenues modernes et fonctionnelles et racontent la mise sur pied d'un camp de ski de randonnée pour les enfants. Ils sont fiers de leur peuple et de leurs montagnes.

 

Le dernier jour de notre excursion nous conduit à la mer. Sans skis et sans sac à dos, nous souhaitons découvrir l’autre face de la Crète. Sur la route menant des montagnes à La Canée, les prairies se font toujours plus vertes et les orangers et citronniers toujours plus colorés. Les fleurs éclosent, les odeurs sont de plus en plus estivales et l'air se réchauffe progressivement. Des hommes sont assis en bordure de route, ils jouent aux cartes et boivent du café. Le temps semble s’être arrêté dans certains villages. Arrivées au port de La Canée, nous pouvons enfin faire trempette dans la mer... un véritable baume pour nos pieds meurtris! Nous admirons une fois encore en arrière-plan le reflet blanc des Lefká Óri, tout ce qu’il faut pour terminer en beauté notre aventure exotique sur les skis.

Innombrables plages de sable fin, plantations d’oliviers, mer claire comme du cristal, gorges sauvages, criques isolées et sites archéologiques… telle se résume souvent la Crète dans les revues de voyage. Mais l’île historique recèle aussi un diamant brut bien caché: entre les Lefká Óri à l’ouest et le massif de l’Ida au centre se trouve un désert de neige presque sans fin, environnement idéal pour des randonnées à ski exotiques. Pratiquer le ski de randonnée en Crète peut sembler un peu bizarre, mais c'est exactement ce qui attire notre groupe composé de cinq filles avides d’aventures: Sibylle, Emy, Steffi, Alessa et moi-même, Chrissi – toutes collègues de travail chez DYNAFIT, mordues de montagne et prêtes à découvrir à ski l’univers montagneux de la mythique île de Crète.

Il fait parfois du bien de sortir de sa zone de confort, de partir à la découverte de nouveaux horizons et de se lancer dans des aventures palpitantes.Laisser l’irréel se transformer en réalité et vivre ses rêves en toute simplicité.

Arrivées à La Canée avec nos skis à la main, nous attirons tous les regards et constituons une véritable attraction parmi les autres voyageurs. Nous nous retrouvons rapidement dans la voiture en compagnie de George, notre guide pour ces prochains jours. Nous roulons avec les fenêtres ouvertes et apprécions la brise marine salée qui titille nos narines. Les odeurs sont plus au printemps qu'à l'hiver. Des sons de bouzouki accompagnent notre voyage de trois heures jusqu’à Omalos, ce qui donne un goût exotique à notre aventure qui commence. À environ 900m d’altitude, nous apercevons pour la première fois de la neige en bordure de route. Nous nous perdons et cherchons notre chemin jusqu’à ce que notre chauffeur Nikos immobilise son véhicule devant une petite bâtisse en pierre faiblement éclairée. Nous prenons nos bagages et ouvrons la porte de notre abri pour la nuit. Un feu crépite dans la petite cheminée, le propriétaire nous attend pour nous recevoir.

Soupe de légume, viande d’agneau, salade à la feta, tzatzíki et dolmas sont au menu. Nous dégustons pour le dessert du yogourt au miel, sans oublier bien entendu le fameux raki. Nous apprécions ces mets exotiques et discutons aussi de la randonnée avec George. Nous traverserons les Lefká Óri d’ouest en est durant les deux premiers jours, avec au programme une distance d’environ 40km et un dénivelé de 3’300m. La nuit est prévue dans un bivouac… un bivouac? Il n’en avait jamais été question au moment des préparatifs! Il était indiqué d’emporter un sac de couchage de refuge et un ravitaillement pour la journée uniquement – l’inquiétude est maintenant palpable au sein du groupe! Chacune d'entre nous ne dispose en effet que d’un fin sac de couchage en soie et d’un sac à dos pour la journée. Une nuit dans un cabanon de pierre, sans eau ni électricité, avec juste un sac de couchage de soie: cette perspective fait souffler un léger vent de panique chez nous, mais nous ne pouvons plus rien changer maintenant. La première nuit déjà, nous pouvons nous faire une idée plus précise de ce qui nous attend lors des jours à venir. Des couvertures de lit froides et sans doublure ne nous réchauffent pas vraiment. C’est donc avec les jambes lourdes et les membres ankylosés que nous enfilons nos vêtements de ski le matin suivant. Le premier coup d’œil par la fenêtre en direction des Lefká Óri nous éblouit heureusement et nous nous réjouissons de la journée à venir.

Couteaux ou crampons à glace?

Bluebird et les premiers rayons chauds du soleil sont au rendez-vous à l’extrémité nord des gorges de Samaria. Ces gorges, les plus longues d’Europe avec leurs 17 km, constituent le point de départ de notre randonnée à ski. George nous explique qu’en été la route qui mène à ce point est encombrée de cars de tourisme, mais aujourd’hui il n’y a pas âme qui vive, mis à part notre petit groupe. Après quelques mètres de montée seulement, une vue à couper le souffle s'ouvre à nous au sud, en direction de la mer de Libye. Les pentes nord du massif Lefká Óri présentent des reflets argentés. Ce qui ressemble à un revêtement de plomb est en réalité de la glace luisante, avec laquelle nous ferons connaissance de près ces prochains jours, plus souvent que souhaité.

À partir du refuge Kalergi (unique refuge exploité des Lefká Óri), nous poursuivons par le sommet du Melidau en direction du bivouac Katsiveli, où nous passerons la nuit. La première étape s’est révélée magnifique, même si elle fut longue et éprouvante. Nous profitons en toute simplicité des espaces vierges et de la solitude. Il n’est pas évident de s’orienter au milieu de ces nombreux sommets arrondis, qui se ressemblent tous. Aucune croix et aucun marquage n'indiquent la route à suivre. De la glace, de la glace et encore de la glace. Nous nous sentons parfois comme Bambi lors de ses premiers pas sur le lac gelé! Même avec les couteaux en place, l’accroche n’est pas toujours suffisante. Pour tous ceux qui souhaitent pratiquer le ski de randonnée en Crète, notre recommandation est donc d’emporter obligatoirement une paire de crampons. Après huit heures de marche, dont deux à la nuit tombante, nous arrivons enfin au refuge-bivouac.

Un toast à l’hospitalité grecque!

Nikos, un ami de notre guide, nous reçoit avec un thé bouillant à la cannelle et aux herbes de montagne. Une soupe aux légumes frémit sur un petit réchaud à gaz et le thermomètre du refuge affiche une agréable température de dix degrés au-dessus de zéro! Merci Nikos! Et à la surprise de nous toutes, une copieuse portion de spaghettis bolognaise nous est servie après la soupe. Des couvertures chaudes et une bouillotte pour chacune nous assurent la nuit la plus chaude de tout notre voyage. Un toast à l’hospitalité grecque!

Reposées et revigorées au matin du deuxième jour, nous nous attaquons au Svourichti et aux 2’410m du Mikros Trocharis, deuxième sommet le plus élevé du massif des Lefká Óri. Après la dernière montée vers le Fanari, nous terminons la journée par une longue descente en direction du plateau de Niato. Montées raides crampons aux pieds, magnifiques descentes sur neige de printemps, longues traversées et paysages à couper le souffle – voilà en quelques mots le résumé de nos deux premières étapes. Le manteau neigeux très compact attire en particulier notre attention. Nous n’avons vu aucun cône d‘avalanche jusqu’à maintenant, bien que les températures grimpent sans difficulté à plus de dix degrés sur les pentes exposées au soleil. George nous raconte qu’il n’a vu que deux départs d’avalanche depuis sa première randonnée à ski en 1996. Une réalité presque incroyable pour nous, mais c’est tant mieux.

Le berceau de Zeus

Le troisième jour, nous prenons la route en direction du mont Psiloritis, dans le massif de l’Ida. Selon la mythologie grecque, c'est ici qu’est né Zeus, le père des dieux. Les moutons qui paissent entre les citronniers et les orangers nous barrent régulièrement la route. Nous atteignons de nouveau la limite de la neige et nous échangeons la voiture contre nos skis et nos peaux. Entre la mer de Crète au nord et la mer de Libye au sud, nous faisons la trace en direction du plateau de Migero, puis vers le mont Kourouna. Le soleil printanier transforme l’étroite vallée en véritable sauna.

Un univers de traditions et d'hospitalité nous attend chez le Père Andreas, dans son antre au milieu de nulle part. À notre grand étonnement, nous y rencontrons d’autres passionnés de ski de randonnée. Ce jour précisément, le comité d'organisation de la course de ski-alpinisme Pierra Creta s’était donné rendez-vous chez Papa Andreas. Le courant passe immédiatement! On chante, on danse et on joue de la guitare jusque tard dans la nuit, on boit du vin local et du rakí, on parle de montagne et de randonnée. Les autochtones sont en admiration et veulent en savoir plus sur nous-mêmes et sur la technique du ski. Ils apprécient nos tenues modernes et fonctionnelles et racontent la mise sur pied d'un camp de ski de randonnée pour les enfants. Ils sont fiers de leur peuple et de leurs montagnes.

Le dernier jour de notre excursion nous conduit à la mer. Sans skis et sans sac à dos, nous souhaitons découvrir l’autre face de la Crète. Sur la route menant des montagnes à La Canée, les prairies se font toujours plus vertes et les orangers et citronniers toujours plus colorés. Les fleurs éclosent, les odeurs sont de plus en plus estivales et l'air se réchauffe progressivement. Des hommes sont assis en bordure de route, ils jouent aux cartes et boivent du café. Le temps semble s’être arrêté dans certains villages. Arrivées au port de La Canée, nous pouvons enfin faire trempette dans la mer... un véritable baume pour nos pieds meurtris! Nous admirons une fois encore en arrière-plan le reflet blanc des Lefká Óri, tout ce qu’il faut pour terminer en beauté notre aventure exotique sur les skis.

Innombrables plages de sable fin, plantations d’oliviers, mer claire comme du cristal, gorges sauvages, criques isolées et sites archéologiques… telle se résume souvent la Crète dans les revues de voyage. Mais l’île historique recèle aussi un diamant brut bien caché: entre les Lefká Óri à l’ouest et le massif de l’Ida au centre se trouve un désert de neige presque sans fin, environnement idéal pour des randonnées à ski exotiques. Pratiquer le ski de randonnée en Crète peut sembler un peu bizarre, mais c'est exactement ce qui attire notre groupe composé de cinq filles avides d’aventures: Sibylle, Emy, Steffi, Alessa et moi-même, Chrissi – toutes collègues de travail chez DYNAFIT, mordues de montagne et prêtes à découvrir à ski l’univers montagneux de la mythique île de Crète.

Il fait parfois du bien de sortir de sa zone de confort, de partir à la découverte de nouveaux horizons et de se lancer dans des aventures palpitantes. Laisser l’irréel se transformer en réalité et vivre ses rêves en toute simplicité.

Arrivées à La Canée avec nos skis à la main, nous attirons tous les regards et constituons une véritable attraction parmi les autres voyageurs. Nous nous retrouvons rapidement dans la voiture en compagnie de George, notre guide pour ces prochains jours. Nous roulons avec les fenêtres ouvertes et apprécions la brise marine salée qui titille nos narines. Les odeurs sont plus au printemps qu'à l'hiver. Des sons de bouzouki accompagnent notre voyage de trois heures jusqu’à Omalos, ce qui donne un goût exotique à notre aventure qui commence. À environ 900m d’altitude, nous apercevons pour la première fois de la neige en bordure de route. Nous nous perdons et cherchons notre chemin jusqu’à ce que notre chauffeur Nikos immobilise son véhicule devant une petite bâtisse en pierre faiblement éclairée. Nous prenons nos bagages et ouvrons la porte de notre abri pour la nuit. Un feu crépite dans la petite cheminée, le propriétaire nous attend pour nous recevoir.

Soupe de légume, viande d’agneau, salade à la feta, tzatzíki et dolmas sont au menu. Nous dégustons pour le dessert du yogourt au miel, sans oublier bien entendu le fameux raki. Nous apprécions ces mets exotiques et discutons aussi de la randonnée avec George. Nous traverserons les Lefká Óri d’ouest en est durant les deux premiers jours, avec au programme une distance d’environ 40km et un dénivelé de 3’300m. La nuit est prévue dans un bivouac… un bivouac? Il n’en avait jamais été question au moment des préparatifs! Il était indiqué d’emporter un sac de couchage de refuge et un ravitaillement pour la journée uniquement – l’inquiétude est maintenant palpable au sein du groupe! Chacune d'entre nous ne dispose en effet que d’un fin sac de couchage en soie et d’un sac à dos pour la journée. Une nuit dans un cabanon de pierre, sans eau ni électricité, avec juste un sac de couchage de soie: cette perspective fait souffler un léger vent de panique chez nous, mais nous ne pouvons plus rien changer maintenant. La première nuit déjà, nous pouvons nous faire une idée plus précise de ce qui nous attend lors des jours à venir. Des couvertures de lit froides et sans doublure ne nous réchauffent pas vraiment. C’est donc avec les jambes lourdes et les membres ankylosés que nous enfilons nos vêtements de ski le matin suivant. Le premier coup d’œil par la fenêtre en direction des Lefká Óri nous éblouit heureusement et nous nous réjouissons de la journée à venir.

Couteaux ou crampons à glace?

Bluebird et les premiers rayons chauds du soleil sont au rendez-vous à l’extrémité nord des gorges de Samaria. Ces gorges, les plus longues d’Europe avec leurs 17 km, constituent le point de départ de notre randonnée à ski. George nous explique qu’en été la route qui mène à ce point est encombrée de cars de tourisme, mais aujourd’hui il n’y a pas âme qui vive, mis à part notre petit groupe. Après quelques mètres de montée seulement, une vue à couper le souffle s'ouvre à nous au sud, en direction de la mer de Libye. Les pentes nord du massif Lefká Óri présentent des reflets argentés. Ce qui ressemble à un revêtement de plomb est en réalité de la glace luisante, avec laquelle nous ferons connaissance de près ces prochains jours, plus souvent que souhaité.

À partir du refuge Kalergi (unique refuge exploité des Lefká Óri), nous poursuivons par le sommet du Melidau en direction du bivouac Katsiveli, où nous passerons la nuit. La première étape s’est révélée magnifique, même si elle fut longue et éprouvante. Nous profitons en toute simplicité des espaces vierges et de la solitude. Il n’est pas évident de s’orienter au milieu de ces nombreux sommets arrondis, qui se ressemblent tous. Aucune croix et aucun marquage n'indiquent la route à suivre. De la glace, de la glace et encore de la glace. Nous nous sentons parfois comme Bambi lors de ses premiers pas sur le lac gelé! Même avec les couteaux en place, l’accroche n’est pas toujours suffisante. Pour tous ceux qui souhaitent pratiquer le ski de randonnée en Crète, notre recommandation est donc d’emporter obligatoirement une paire de crampons. Après huit heures de marche, dont deux à la nuit tombante, nous arrivons enfin au refuge-bivouac.

Un toast à l’hospitalité grecque!

Nikos, un ami de notre guide, nous reçoit avec un thé bouillant à la cannelle et aux herbes de montagne. Une soupe aux légumes frémit sur un petit réchaud à gaz et le thermomètre du refuge affiche une agréable température de dix degrés au-dessus de zéro! Merci Nikos! Et à la surprise de nous toutes, une copieuse portion de spaghettis bolognaise nous est servie après la soupe. Des couvertures chaudes et une bouillotte pour chacune nous assurent la nuit la plus chaude de tout notre voyage. Un toast à l’hospitalité grecque!

Reposées et revigorées au matin du deuxième jour, nous nous attaquons au Svourichti et aux 2’410m du Mikros Trocharis, deuxième sommet le plus élevé du massif des Lefká Óri. Après la dernière montée vers le Fanari, nous terminons la journée par une longue descente en direction du plateau de Niato. Montées raides crampons aux pieds, magnifiques descentes sur neige de printemps, longues traversées et paysages à couper le souffle – voilà en quelques mots le résumé de nos deux premières étapes. Le manteau neigeux très compact attire en particulier notre attention. Nous n’avons vu aucun cône d‘avalanche jusqu’à maintenant, bien que les températures grimpent sans difficulté à plus de dix degrés sur les pentes exposées au soleil. George nous raconte qu’il n’a vu que deux départs d’avalanche depuis sa première randonnée à ski en 1996. Une réalité presque incroyable pour nous, mais c’est tant mieux.

Le berceau de Zeus

Le troisième jour, nous prenons la route en direction du mont Psiloritis, dans le massif de l’Ida. Selon la mythologie grecque, c'est ici qu’est né Zeus, le père des dieux. Les moutons qui paissent entre les citronniers et les orangers nous barrent régulièrement la route. Nous atteignons de nouveau la limite de la neige et nous échangeons la voiture contre nos skis et nos peaux. Entre la mer de Crète au nord et la mer de Libye au sud, nous faisons la trace en direction du plateau de Migero, puis vers le mont Kourouna. Le soleil printanier transforme l’étroite vallée en véritable sauna.

Un univers de traditions et d'hospitalité nous attend chez le Père Andreas, dans son antre au milieu de nulle part. À notre grand étonnement, nous y rencontrons d’autres passionnés de ski de randonnée. Ce jour précisément, le comité d'organisation de la course de ski-alpinisme Pierra Creta s’était donné rendez-vous chez Papa Andreas. Le courant passe immédiatement! On chante, on danse et on joue de la guitare jusque tard dans la nuit, on boit du vin local et du rakí, on parle de montagne et de randonnée. Les autochtones sont en admiration et veulent en savoir plus sur nous-mêmes et sur la technique du ski. Ils apprécient nos tenues modernes et fonctionnelles et racontent la mise sur pied d'un camp de ski de randonnée pour les enfants. Ils sont fiers de leur peuple et de leurs montagnes.

Le dernier jour de notre excursion nous conduit à la mer. Sans skis et sans sac à dos, nous souhaitons découvrir l’autre face de la Crète. Sur la route menant des montagnes à La Canée, les prairies se font toujours plus vertes et les orangers et citronniers toujours plus colorés. Les fleurs éclosent, les odeurs sont de plus en plus estivales et l'air se réchauffe progressivement. Des hommes sont assis en bordure de route, ils jouent aux cartes et boivent du café. Le temps semble s’être arrêté dans certains villages. Arrivées au port de La Canée, nous pouvons enfin faire trempette dans la mer... un véritable baume pour nos pieds meurtris! Nous admirons une fois encore en arrière-plan le reflet blanc des Lefká Óri, tout ce qu’il faut pour terminer en beauté notre aventure exotique sur les skis.

Innombrables plages de sable fin, plantations d’oliviers, mer claire comme du cristal, gorges sauvages, criques isolées et sites archéologiques… telle se résume souvent la Crète dans les revues de voyage. Mais l’île historique recèle aussi un diamant brut bien caché: entre les Lefká Óri à l’ouest et le massif de l’Ida au centre se trouve un désert de neige presque sans fin, environnement idéal pour des randonnées à ski exotiques. Pratiquer le ski de randonnée en Crète peut sembler un peu bizarre, mais c'est exactement ce qui attire notre groupe composé de cinq filles avides d’aventures: Sibylle, Emy, Steffi, Alessa et moi-même, Chrissi – toutes collègues de travail chez DYNAFIT, mordues de montagne et prêtes à découvrir à ski l’univers montagneux de la mythique île de Crète.

Il fait parfois du bien de sortir de sa zone de confort, de partir à la découverte de nouveaux horizons et de se lancer dans des aventures palpitantes.Laisser l’irréel se transformer en réalité et vivre ses rêves en toute simplicité.

Arrivées à La Canée avec nos skis à la main, nous attirons tous les regards et constituons une véritable attraction parmi les autres voyageurs. Nous nous retrouvons rapidement dans la voiture en compagnie de George, notre guide pour ces prochains jours. Nous roulons avec les fenêtres ouvertes et apprécions la brise marine salée qui titille nos narines. Les odeurs sont plus au printemps qu'à l'hiver. Des sons de bouzouki accompagnent notre voyage de trois heures jusqu’à Omalos, ce qui donne un goût exotique à notre aventure qui commence. À environ 900m d’altitude, nous apercevons pour la première fois de la neige en bordure de route. Nous nous perdons et cherchons notre chemin jusqu’à ce que notre chauffeur Nikos immobilise son véhicule devant une petite bâtisse en pierre faiblement éclairée. Nous prenons nos bagages et ouvrons la porte de notre abri pour la nuit. Un feu crépite dans la petite cheminée, le propriétaire nous attend pour nous recevoir.

Soupe de légume, viande d’agneau, salade à la feta, tzatzíki et dolmas sont au menu. Nous dégustons pour le dessert du yogourt au miel, sans oublier bien entendu le fameux raki. Nous apprécions ces mets exotiques et discutons aussi de la randonnée avec George. Nous traverserons les Lefká Óri d’ouest en est durant les deux premiers jours, avec au programme une distance d’environ 40km et un dénivelé de 3’300m. La nuit est prévue dans un bivouac… un bivouac? Il n’en avait jamais été question au moment des préparatifs! Il était indiqué d’emporter un sac de couchage de refuge et un ravitaillement pour la journée uniquement – l’inquiétude est maintenant palpable au sein du groupe! Chacune d'entre nous ne dispose en effet que d’un fin sac de couchage en soie et d’un sac à dos pour la journée. Une nuit dans un cabanon de pierre, sans eau ni électricité, avec juste un sac de couchage de soie: cette perspective fait souffler un léger vent de panique chez nous, mais nous ne pouvons plus rien changer maintenant. La première nuit déjà, nous pouvons nous faire une idée plus précise de ce qui nous attend lors des jours à venir. Des couvertures de lit froides et sans doublure ne nous réchauffent pas vraiment. C’est donc avec les jambes lourdes et les membres ankylosés que nous enfilons nos vêtements de ski le matin suivant. Le premier coup d’œil par la fenêtre en direction des Lefká Óri nous éblouit heureusement et nous nous réjouissons de la journée à venir.

Couteaux ou crampons à glace?

Bluebird et les premiers rayons chauds du soleil sont au rendez-vous à l’extrémité nord des gorges de Samaria. Ces gorges, les plus longues d’Europe avec leurs 17 km, constituent le point de départ de notre randonnée à ski. George nous explique qu’en été la route qui mène à ce point est encombrée de cars de tourisme, mais aujourd’hui il n’y a pas âme qui vive, mis à part notre petit groupe. Après quelques mètres de montée seulement, une vue à couper le souffle s'ouvre à nous au sud, en direction de la mer de Libye. Les pentes nord du massif Lefká Óri présentent des reflets argentés. Ce qui ressemble à un revêtement de plomb est en réalité de la glace luisante, avec laquelle nous ferons connaissance de près ces prochains jours, plus souvent que souhaité.

À partir du refuge Kalergi (unique refuge exploité des Lefká Óri), nous poursuivons par le sommet du Melidau en direction du bivouac Katsiveli, où nous passerons la nuit. La première étape s’est révélée magnifique, même si elle fut longue et éprouvante. Nous profitons en toute simplicité des espaces vierges et de la solitude. Il n’est pas évident de s’orienter au milieu de ces nombreux sommets arrondis, qui se ressemblent tous. Aucune croix et aucun marquage n'indiquent la route à suivre. De la glace, de la glace et encore de la glace. Nous nous sentons parfois comme Bambi lors de ses premiers pas sur le lac gelé! Même avec les couteaux en place, l’accroche n’est pas toujours suffisante. Pour tous ceux qui souhaitent pratiquer le ski de randonnée en Crète, notre recommandation est donc d’emporter obligatoirement une paire de crampons. Après huit heures de marche, dont deux à la nuit tombante, nous arrivons enfin au refuge-bivouac.

Un toast à l’hospitalité grecque!

Nikos, un ami de notre guide, nous reçoit avec un thé bouillant à la cannelle et aux herbes de montagne. Une soupe aux légumes frémit sur un petit réchaud à gaz et le thermomètre du refuge affiche une agréable température de dix degrés au-dessus de zéro! Merci Nikos! Et à la surprise de nous toutes, une copieuse portion de spaghettis bolognaise nous est servie après la soupe. Des couvertures chaudes et une bouillotte pour chacune nous assurent la nuit la plus chaude de tout notre voyage. Un toast à l’hospitalité grecque!

Reposées et revigorées au matin du deuxième jour, nous nous attaquons au Svourichti et aux 2’410m du Mikros Trocharis, deuxième sommet le plus élevé du massif des Lefká Óri. Après la dernière montée vers le Fanari, nous terminons la journée par une longue descente en direction du plateau de Niato. Montées raides crampons aux pieds, magnifiques descentes sur neige de printemps, longues traversées et paysages à couper le souffle – voilà en quelques mots le résumé de nos deux premières étapes. Le manteau neigeux très compact attire en particulier notre attention. Nous n’avons vu aucun cône d‘avalanche jusqu’à maintenant, bien que les températures grimpent sans difficulté à plus de dix degrés sur les pentes exposées au soleil. George nous raconte qu’il n’a vu que deux départs d’avalanche depuis sa première randonnée à ski en 1996. Une réalité presque incroyable pour nous, mais c’est tant mieux.

Le berceau de Zeus

Le troisième jour, nous prenons la route en direction du mont Psiloritis, dans le massif de l’Ida. Selon la mythologie grecque, c'est ici qu’est né Zeus, le père des dieux. Les moutons qui paissent entre les citronniers et les orangers nous barrent régulièrement la route. Nous atteignons de nouveau la limite de la neige et nous échangeons la voiture contre nos skis et nos peaux. Entre la mer de Crète au nord et la mer de Libye au sud, nous faisons la trace en direction du plateau de Migero, puis vers le mont Kourouna. Le soleil printanier transforme l’étroite vallée en véritable sauna.

Un univers de traditions et d'hospitalité nous attend chez le Père Andreas, dans son antre au milieu de nulle part. À notre grand étonnement, nous y rencontrons d’autres passionnés de ski de randonnée. Ce jour précisément, le comité d'organisation de la course de ski-alpinisme Pierra Creta s’était donné rendez-vous chez Papa Andreas. Le courant passe immédiatement! On chante, on danse et on joue de la guitare jusque tard dans la nuit, on boit du vin local et du rakí, on parle de montagne et de randonnée. Les autochtones sont en admiration et veulent en savoir plus sur nous-mêmes et sur la technique du ski. Ils apprécient nos tenues modernes et fonctionnelles et racontent la mise sur pied d'un camp de ski de randonnée pour les enfants. Ils sont fiers de leur peuple et de leurs montagnes.

Le dernier jour de notre excursion nous conduit à la mer. Sans skis et sans sac à dos, nous souhaitons découvrir l’autre face de la Crète. Sur la route menant des montagnes à La Canée, les prairies se font toujours plus vertes et les orangers et citronniers toujours plus colorés. Les fleurs éclosent, les odeurs sont de plus en plus estivales et l'air se réchauffe progressivement. Des hommes sont assis en bordure de route, ils jouent aux cartes et boivent du café. Le temps semble s’être arrêté dans certains villages. Arrivées au port de La Canée, nous pouvons enfin faire trempette dans la mer... un véritable baume pour nos pieds meurtris! Nous admirons une fois encore en arrière-plan le reflet blanc des Lefká Óri, tout ce qu’il faut pour terminer en beauté notre aventure exotique sur les skis.

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Ski Touring Crete

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